lundi 28 septembre 2009

Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent

Mon Dieu, on dirait bien que ça fait une éternité que je n’ai pas écrit sur ce blogue. Vous m’excuserez, je m’adaptais tranquillement à ma vie, ô combien trépidante, d’étudiante à la maîtrise, assistante de prof et pigiste à ses heures. À ma grande surprise, pardonnez ma naïveté, je ne croyais pas que la maîtrise serait aussi exigeante. J’ai tout de même eu le temps de m’accorder un peu de répit pour un petit plaisir bien mérité. Lequel? Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent, présenté à la Cinquième salle de la Place des Arts dans le cadre du Festival International de la Littérature, une création de Loui Mauffette. Après le grand succès de la production «dans les charbons», montée au Quat’sous, et que j’avais malheureusement ratée, je me suis reprise avec cette lecture publique éclatée où la poésie est à l’honneur et mise en paroles par une vingtaine de comédiens des plus talentueux. Sans entrer dans les détails, je vous dirai seulement que j’ai découvert la face cachée d’un Yann Perreau ma foi très ludique et plein de talents! Le voir se trémousser tout en récitant le poème «Je danse» de Jean-Paul Daoust, un pur bonheur! Quelle découverte aussi que cette Clara Furey que j’envie tellement d’être aussi douée! Pianiste, chanteuse, actrice, danseuse, poète… Elle illumine de sa présence chacun des tableaux qui la mettent en scène. J’ai particulièrement apprécié son duo chanté avec Francis Ducharme et leur performance dansée, extraite de la Pornographie des âmes, chorégraphiée par Dave St-Pierre. Renaud Paradis m’a également impressionnée, surtout dans sa version scandée et chantée du poème «Ténèbres» d’Émile Nelligan. Vendue d’avance au talent et au charme d’Émile Proulx-Cloutier, j’ai bien sûr apprécié chacune de ses interventions. La finale fut un sacré plaisir en soi. Je vous laisse deviner. Indice : c’est dans le titre... La réponse : SANDWICHS! Ah, et PUNCH aussi, POUR TOUT LE MONDE! Quelle merveilleuse idée que cette énergique bande de comédiens invitant le public à venir les rejoindre, dans cette petite salle intime, pour prendre un verre et pourquoi pas, grignoter un sandwich! Franchement sympathique! Bon vous me direz que le plaisir d’avoir Émile à quelques pieds y est pour beaucoup dans mon appréciation de ce cocktail improvisé, et vous aurez raison, mais il y a plus, tout de même. Voilà une preuve totale de modestie de la part des comédiens qui se sont mêlés au public en leur servant un verre de punch et en partageant tout simplement avec eux leur joie de faire ce métier. On ne peut pas dire que c’est habituel comme rapport, de réduire ainsi la barrière entre spectateur et acteur, de nous donner l'impression de faire partie du groupe et de décompresser avec eux après le spectacle. Une idée brillante faite avec simplicité et sincérité et qui m’a assurément procuré beaucoup de plaisir.